Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer Romain Trébuil, fondateur de Circle Sportswear, une marque de produits de sports écoresponsables. Vous les avez déjà peut-être vus sur l’émission de M6, « Qui veut être mon associé ».
Circle Sportswear vient de dévoiler sa première chaussure 100% éco-conçu, la SuperNatural Runner. Cette dernière n’est pas encore sortie et sera commercialisée en janvier 2024. À l’heure où l’on écrit ces lignes, 650 paires ont été précommandées.
1. Peux-tu te présenter et nous expliquer comment t’es venue l’idée de créer Circle Sportswear ?
Je m’appelle Romain Trébuil (37 ans), je suis un sportif depuis toujours, je touche un peu tous les sports. Mon premier sport, c’est le ski. J’ai eu la chance de participer à une coupe du monde et je fais également beaucoup de running. J’ai fait beaucoup de cross quand j’étais jeune et beaucoup de tennis. J’aime clairement tous les sports.
Je voulais créer une société et mettre l’impact environnemental et humain au cœur de ce que je voulais faire. Et en fait, j’ai associé mes deux passions, l’impact écologique et le sport. Donc Circle c’est venu parce que mes valeurs sportives ne coïncidaient plus avec mes valeurs écologiques.
J’ai regardé ce qu’il y avait sur le marché et j’ai trouvé qu’il y avait vraiment très peu d’options. Donc je me suis dit que c’était à moi de créer une nouvelle option. J’ai commencé à en parler sur les réseaux sociaux, envoyer des questionnaires, à collecter des feedbacks de beaucoup de communautés.
J’avais eu à l’époque plusieurs milliers de retours en très peu de temps et clairement je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul sportif engagé qui avait envie de changer ces choses.
Plus récemment, on a fait un sondage avant de lancer de la SuperNatural Runner. La question était la suivante : « Pensez-vous que le monde du running doit devenir plus green ou plus éco-responsable ? ». 95% des réponses étaient favorables !
2. Qu’est-ce qui différencie Circle Sportswear des autres marques qui se disent éco-responsables ?
L’ambition de Circle c’est d’être un cran au dessus de ce qui se fait déjà pour avoir un réel impact. Nous sommes une marque circulaire, c’est à dire que les matériaux que l’on utilise et qui arrivent en fin de vie sont biodégradables et n’impactent pas la planète. Nos produits sont 100% fabriqués en Europe donc forcément ça nous différencie de toutes les autres marques présentes sur le marché du running.
La partie haute de la chaussure est confectionnée à partir de 100% de matériaux naturels, du bois et de la laine donc c’est 100% biodégradable et la semelle est créée à partir de plantes donc elle est 100% recyclable.
Cette chaussure n’est pas destinée aux vainqueurs des courses, mais aux 99% des runners suivants.
3. La SuperNatural Runner n’est pas le seul produit proposé par Circle ?
Non, nous proposons également du textile : t-shirts, shorts, leggings, joggings, chaussettes, etc… Comme la SuperNatural Runner, tous nos produits sont 100% Europe. Les matières, on les développe nous-même.
4. Est ce que les grandes marques de running peuvent tendre vers un modèle comme celui de Circle ?
Il faut savoir que si Circle a réussi à arriver à un résultat tel que la SuperNatural Runner, toutes les grandes marques peuvent le faire depuis longtemps. Donc si elles avaient vraiment la volonté de devenir le plus écologique possible, ça serait déjà le cas. Mais ça c’est un atout pour nous, on se démarque de toutes les marques déjà sur le marché.
On aimerait que les autres marques nous emboîtent le pas mais ça n’irait pas dans leur sens.
5. La SuperNatural Runner tient sa promesse au niveau environnemental, mais va t-elle la tenir au niveau performance ?
Dans la pensée collective, l’éco-conception ne va pas de paire avec la performance. Mais avec la SuperNatural Runner, tu pourras courir un marathon ou un semi-marathon à bon niveau. Au début, l’objectif était que cette chaussure pèse moins de 300g.
Finalement, on sera sous les 250g. Donc on est sur un niveau de légèreté très bon avec une mousse similaire à ce qui se fait sur le marché. Cette chaussure n’est pas destinée aux vainqueurs des courses, mais aux 99% des runners suivants.
Cette chaussure a été développée en parallèle avec des athlètes de haut niveau comme Yosi Goasdoué ou encore Clément Leduc. Mais on a pas l’ambition que cette paire soit celle utilisée lors de leur record sur marathon, mais plutôt qu’elle soit dans leur routine de chaussure.
Dans 5 ans, le but serait de couvrir le marché européen. Et plus tard ça serait d’aller aux États-Unis puisqu’on sait qu’il y a un marché gigantesque là-bas
6. Quelle est la stratégie de Circle pour intégrer un marché du running déjà très concurrentiel ?
Nous on va intégrer le marché du running mais on a pas du tout les mêmes valeurs que les autres marques. La SuperNatural Runner on l’a déjà dit mais c’est une chaussure totalement novatrice par rapport aux autres modèles. C’est cette différence qui va nous permettre de nous démarquer.
Quand les personnes vont acheter la SuperNatural Runner ils vont se dire « j’achète une chaussure qui sauve la planète ». À aucun autre moment tu te dis ça quand tu achètes une paire classique.
C’est cette différence qui fait notre force. De plus on est une jeune marque, on a quelques ambassadeurs mais d’autres vont continuer à rejoindre les équipes et vont permettre de faire découvrir la marque à de plus en plus de monde.
7. Quelle vision de Circle Sportswear dans 5 ans ?
Dans 5 ans, le but serait de couvrir le marché européen. Et plus tard ça serait d’aller aux États-Unis puisqu’on sait qu’il y a un marché gigantesque là-bas. On a vraiment une ambition mondiale puisque notre mission c’est de réussir à avoir un impact sur l’environnement et la planète à travers le sport.
Si on voit grand, l’impact le sera également. Rien que cette année, on a des clients de 32 pays différents qui ont précommandé la chaussure. Un runner, qu’il soit au Japon, en Australie, au Brésil, en Allemagne, il a peut-être des envies de designs différents mais il a des valeurs qui sont totalement communes, des besoins qui sont les mêmes.
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