Chaussures de running

Interview Marie-José Pérec : « Pour moi c’était important que la paire parle de la personne que je suis »

Publié le 16/10/2020 Mis à jour le 26/04/2023

À l'occasion du lancement d'une nouvelle paire de sneakers inspirée de son histoire, Marie-José Pérec nous a accordé un peu de temps pour nous parler du projet First Pitch lié à cette chaussure et de sa relation avec son équipementier de toujours, Reebok.

Il y a quelques jours, nous vous parlions du lancement d’une nouvelle paire de sneakers Reebok Quart de Mile inspirée de l’histoire de Marie-José Pérec. Les commandes via la plateforme First Pitch se terminent le 21 octobre et les 500 paires requises pour lancer la production n’ont toujours pas été atteintes. Nous avons eu l’occasion d’échanger avec Marie-José Pérec à ce sujet :

Bonjour Marie-José, pouvez-vous nous parler de ce projet de lancement de la paire de sneakers Quart de Mile ? 

C’est un projet qui me tient à cœur. Les gens regardent et décident si ça leur plaît vraiment. On fabrique quelque chose qu’on va vraiment consommer. Il faut aujourd’hui que nous rentrions tous dans cette démarche de se dire que c’est mieux d’acheter des choses qu’on va porter et qu’on arrête de remplir les placards. Si la chaussure ne plaît pas, au bout de 30 jours, la marque au bout la marque met de côté le projet et repart sur autre chose. C’est le consommateur qui décide si cela l’intéresse ou non et cela évite une sur-production.

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Comment le projet a-t-il été initié ? Avez-vous pris part à la création du design de la chaussure ? 

Il y a un peu plus d’un an ils m’ont contactée en me disant qu’ils allaient lancer la plateforme numérique First Pitch. J’ai adhéré au projet et j’ai amené mes idées. C’est quelque chose qui reprend mon image. Lorsqu’on donne son nom, on a envie que ça nous ressemble. Pour moi c’était important que la paire parle de la personne que je suis, d’où je viens, quel a été mon parcours.

On a pas mal échangé avec les designers. Je leur disais quand c’était trop flashy, que je préférais le blanc et le beige, … Vraiment il y a eu énormément d’échanges et c’est un produit qui me ressemble complètement !

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette initiative de Reebok ? 

Ce projet est totalement désintéressé pour moi. Les fonds vont être reversés à une association. Je réfléchis encore à l’association mais j’ai mis en avant la Guadeloupe sur cette chaussure. Donc je pense reverser les fonds à une association sportive là-bas. L’idée serait d’aider les jeunes qui ont envie de se lancer dans une carrière. Je le fais car c’est une belle histoire qui va pouvoir en aider d’autres et on a besoin d’aller dans cette direction.

Aujourd’hui, la livraison directe en France n’est pas possible. Y a-t-il une solution pour pouvoir se procurer cette paire ? 

J’ai vécu aux États-Unis pendant pas mal d’années. Il y a beaucoup de boîtes américaines qui ne livrent pas à l’étranger. Et il y a une femme qui a eu la très belle idée de monter une plateforme qui s’appelle RelayShopUSA. Vous allez sur cette plateforme. Vous vous enregistrez gratuitement et on vous donne une adresse. Ensuite vous pouvez aller sur n’importe quel site américain qui ne livre pas en dehors des États-Unis et vous pouvez commander ce que vous voulez. Cela fonctionne très bien ! J’ai vérifié avant d’en parler avec la créatrice de cette plateforme. J’ai vérifié si juridiquement tout était ok. C’est une boîte qui marche très bien et les gens peuvent passer par cette plateforme.

Y a-t-il des frais supplémentaires qui s’ajoutent ? 

Il y a des frais supplémentaires mais ce n’est pas excessif. La paire n’est déjà pas très très chère. Elle est vendue 90$, en euro ça doit faire 70 euros environ. Ce n’est pas très cher par rapport à ce qui se fait maintenant.

 

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Quel sentiment vous habite en voyant une paire retraçant ainsi une partie de votre histoire ?

Je suis très très contente que toutes les informations sur mon histoire y figurent car c’est vraiment moi. Pour moi c’est un très bel hommage. J’ai passé toute ma carrière chez Reebok. Je ne suis restée que quelques mois chez un autre équipementier qui n’allait pas du tout avec ce que moi j’étais. J’avais une très bonne relation avec Reebok, et notamment avec le patron de l’époque, Jean-Marc Gaucher, qui est PDG de Repetto aujourd’hui et avec lequel je suis encore en contact. C’était une boite familiale. C’était ce que je recherchais: des gens vrais, à l’écoute de la jeunesse, et qui accompagnaient vraiment les sportifs. Si aujourd’hui ils sont revenus vers moi c’est qu’on a eu une très très belle histoire. C’est une histoire qui a du sens.

Durant votre carrière, travailliez-vous avec les équipes de la marque sur d’éventuels développements de produits ? 

J’ai l’impression que les gens pensent que ça date d’aujourd’hui. Mais cela fait déjà un moment que les athlètes conseillent les marques et remontent souvent des informations pour dire ce qui va ou pas sur certains produits. Ce n’est pas nouveau ! Je pense que les athlètes ont beaucoup contribué et ont fait évoluer les choses chez les équipementiers.

Aviez-vous des modèles créés spécifiquement pour vous ? 

J’ai eu des modèles qui étaient largement distribués. Mais par exemple le modèle qui est sorti sur les Jeux de Barcelone, nous étions pas mal de sportifs à avoir donné notre ressenti sur le produit lorsqu’il n’était encore qu’à l’état de prototype.

Aujourd’hui Reebok est plutôt absent des pistes d’athlétisme. Le marché et les équipements ont bien évolué. De quel œil voyez-vous ces modifications et l’arrivée de nouvelles technologies ?

En fait on y a pensé avec mon coach de l’époque dans les années 1990 à cette plaque de carbone dont on parle maintenant. Je pense que c’est bien si la technologie permet aux athlètes de se préparer mieux, de moins se blesser, d’être confortable avec les produits qu’ils portent. Mais elle ne doit pas modifier la performance.

Est-ce que vous pensez que cela fausse les résultats et les records qui tombent les uns après les autres ?

Ça ne me dérange pas que les records soient battus. Ils sont faits pour être battus et heureusement qu’ils peuvent être battus car sinon ça signifierait que la population ne progresse pas. Mais je pense que ce n’est pas la chaussure qui doit apporter la solution. Cela doit venir de la préparation et de l’athlète.

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Est-ce qu’on attachait autant d’importance à l’équipement il y a 20 ans par rapport à aujourd’hui ?

C’est quelque chose qui évolue dans le temps. Je pense que dans 10 ans ou dans 20 ans ça aura encore évolué. Pour moi c’est normal ce qui est en train de se passer et qu’il y ait cette évolution.

Est-ce que vous avez conservé les chaussures ou maillots portés lors des plus grosses performances de votre carrière en souvenir ?

Pour la plupart, je les ai donnés. Je ne suis pas très attachée aux choses. J’ai donné mes dossards ou mes maillots aux gens, au Musée du Sport. Il y a encore quelques années mes médailles étaient encore à la cave chez moi. (Rires) Je peux comprendre ceux qui font ça mais moi je ne vis pas dans tout ça. Les souvenirs restent en tête et je pense que c’est ça le plus important !

 


Un grand merci à Marie-José Pérec pour cet échange. Rendez-vous sur firstpitch.reebok.com pour commander la paire Quart de Mile avant le 21 octobre via relayshopusa.com. Après,… ce sera trop tard !

 

Crédits photos : Philippe Millereau

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