On a échangé avec Nathalie Hutteau autour du Half Marathon des Sables

Publié le 23/09/2021 Mis à jour le 22/11/2021

On a interviewé Nathalie Hutteau, ambassadrice Respire et athlète, participante au Half-Marathon des Sables pour la troisième fois !

« Je vois avant-tout cette course comme une aventure humaine. »

On a pu échanger avec Nathalie Hutteau, deux fois finisher du Half-Marathon des Sables, et partie pour le terminer une troisième fois à Fuerteventura, pour cette édition 2021. On lui a posé des questions essentielles sur la préparation et la gestion d’un événement de ce genre : un ultratrail dans le désert, sur plusieurs jours en autosuffisance alimentaire.

nathalie hutteau photos

Comment se préparer pour une telle course ?

Je m’entraîne régulièrement toute l’année, et en plus de ça, à l’approche de l’événement, je commence un entraînement spécifique. La semaine on court entre 5 et 10km, par contre les week-ends, on essaie vraiment de faire des sorties longues : 30 à 40km (par temps chaud, dans le sable). Pas tous les week-end non plus, mais on en fait quelques-unes.

On essaie aussi de varier les entraînements en faisant du vélo, de la randonnée en montagne (chaque mois de juillet), des efforts assez longs, avec pas mal de dénivelé positif, pour recréer des efforts similaires au Half-Marathon des Sables. On fait aussi le plus de courses possibles. On a récemment fait le semi-de Paris, maintenant que les événements sont autorisés.

Comment s’habituer à la nutrition, et savoir ce qui nous correspond ? 

Tester un maximum de choses, sur maximum de sorties. Tous les repas lyophilisés, les barres etc. Moi je m’équipe Au Vieux Campeur, je connais bien leurs produits, et je sais ce qui me convient. On prend beaucoup de fruits secs, des amandes, des noix de cajou etc, ça marche très bien. Lors de la course, on prend aussi des capsules de sel et de sodium, qui peuvent s’avérer très utiles.

Faut-il reconditionner les plats lyophilisés ?

Oui, c’est beaucoup plus simple et on gagne en poids. Nous, dans la famille, on utilise des sacs Ziploc. C’est vraiment top parce que c’est léger, et ça fonctionne très bien. On note le nombre de calories que l’on a dans le sac en question, les millilitres d’eau nécessaires etc. C’est un peu mon rôle dans la famille de gérer cette partie ! Ensuite, on mange directement dans le sac et ça se passe très bien.

Les vêtements aussi, on les met dans des sachets. Le but, c’est de gagner de la place et d’être le plus léger possible, c’est super important. Sur la ligne de départ, on part avec 8/9kg maximum, sinon, c’est trop. C’est marrant parce que les derniers jours, il y a plein de gens qui balancent leurs chaussons, tongs etc. Tout ce dont on a plus besoin et qui peut nous alléger, on le jette.nathalie hutteau photos 3

Quelles ont été les difficultés pour toi, lors de cette prépa ?  

Je suis un petit gabarit, donc je peux avoir du mal à porter le poids du sac lors de la course. D’habitude je m’entraîne un peu mieux sur ce point mais cette année, j’ai moins fait de renforcement musculaire, notamment au niveau du dos. Les jambes, ça va. Le gainage, le stretching sont des entraînements très utiles aussi, à faire en amont de la course.

La préparation peut être dure parfois. Tout se jour au mental. J’ai de la chance d’y participer avec ma famille donc on peut se soutenir lorsqu’on est moins bien. On s’entraîne à avoir confiance en soi, et à lutter tous ensemble.

Pendant la course, quelles sont les erreurs à ne pas commettre ? 

A ma première participation en 2018, on avait vu un jeune partir beaucoup trop vite, et ayant pris un peu trop de gels. Résultat, son estomac était en compote, et il a failli abandonner. On peut donc prévoir quelques médicaments contre la nausée, comme du Spasfon ou encore du Vogalib par exemple. Je sais que les gels sont à éviter sur de longues distances et des longs efforts car c’est un produit très concentré.

Comment alterner entre marche et course ?

On marche beaucoup plus qu’on ne court. En famille, on a tendance à marcher 70 à 80% du temps. Sur les surfaces molles comme le sable, généralement on marche. Lorsque la surface se durcit, on court un peu, histoire de dérouler les jambes. On le fait beaucoup au feeling. Évidemment, on court sur toutes les lignes d’arrivées, surtout la dernière !

Comment gérer le sommeil ? 

Franchement le soir, on est H.S. À 22h, les feux sont éteints donc tu te couches quand même très tôt. Surtout quand les conditions sont mauvaises. Quand il y a beaucoup de vent, on mange dans les tentes, on ne peut pas trop discuter avec les autres participants, donc on dort tout simplement. C’est pas plus mal car le départ se fait très tôt, entre 5h et 7h et à la frontale parfois. Un autre problème peut être l’humidité. Elle créée de la condensation dans la tente, en plus du sol qui peut être rocailleux etc on ne dort pas forcément très bien. Comme conseil, je dirais de bien anticiper les jours avant la course, pour bien se reposer, bien dormir, bien manger…

Peux-tu nous dire quels équipements tu utilises ? 

Un équipement très important pour moi, c’est les chaussettes. Je prends des chaussettes techniques, dans lesquelles on se sent bien, pour éviter tout problème. En chaussures, j’utilise les Hierro de New Balance, que j’utilise depuis longtemps ! Sinon les bâtons sont tout aussi importants. Je sais que certains traileurs n’en utilisent pas, mais ça aide vraiment, surtout lors des longues étapes. Il y aura aussi pas mal de roche volcanique, donc on peut vraiment s’aider des bâtons. Pour le sac, j’utilise l’Ultrabag 20L de WAA Ultra, que je trouve génial. Il a encore évolué, et est parfait pour la course. Il est ergonomique, léger et confortable.

As-tu eu déjà des ampoules ou autres problèmes physiques ? Comment les éviter ou les soigner ? 

Lors de mon premier Half-Marathon des Sables, je suis sorti avec 8 ampoules. Comme je le disais avant, les chaussettes et les chaussures sont évidemment très importantes. Lors de ma deuxième participation, j’en ai eu 4. Maintenant, 1 mois avant je mets de la TANO sur les pieds tous les soirs, et le lendemain matin, je mets de la NOK.

Avec ça, en plus de chaussettes et de chaussures adaptées, ça devrait le faire. En running il est conseillé de prendre une pointure de plus par rapport à la pointure de ville. Pour cette année, j’ai même pris 1 pointure et demi de plus, car les pieds gonflent beaucoup avec la chaleur.

As-tu un tips à donner qui t’a beaucoup aidé ?

J’en ai un, sur la préparation mentale. Personnellement, en 2018, j’étais allée voir une hypnotiseuse, pour faire de la visualisation. J’avais peur de la longue distances, du sable à perte de vue etc. Elle a pu m’aider en me faisant visualiser des moments de ma vie, pour que j’y repense lors de la course dans les moments difficiles. Au final, ça a marché et ça m’a donné de l’énergie. Au lieu de se dire « qu’est-ce que je fous là ? », on se dit « quel bonheur, il faut profiter à fond ! ». Ma fille, elle, met ses écouteurs et écoute de la musique pour se concentrer lorsque ça ne va pas, cela dépend de chacun.

Merci à Nathalie pour le partage des photos ! 

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