Présentée comme la chaussure la plus légère jamais développée par ASICS, la METASPEED RAY affiche des arguments solides sur le papier. Entre innovations techniques, orientation performance et allègement poussé à l’extrême, elle vient renforcer la gamme carbone de la marque japonaise. Tour d’horizon de ce que promet ce modèle avant de l’éprouver sur le terrain.

ASICS Metaspeed Ray toute les information sur la chaussure
Sur le papier, la METASPEED RAY impressionne par ses chiffres. Avec seulement 129 g en taille US 9, elle s’impose comme l’un des modèles les plus légers du marché. Pour y parvenir, ASICS mise sur une nouvelle mousse, la FF LEAP™, annoncée plus légère, plus douce et plus réactive que la précédente génération FF Turbo Plus.
La géométrie, baptisée Dynamic Drop, repose sur un différentiel de 5 mm (39,5 mm au talon, 34,5 mm à l’avant), conçu pour favoriser un appui avant-pied rapide. La plaque carbone intégrée complète cet ensemble pour offrir propulsion et relance, sans rigidité excessive.
Côté tige, la marque a opté pour le MATRYX®, un matériau technique à la fois fin, respirant et structurant. En dessous, la semelle ASICSGRIP™ assure l’adhérence, même sur sol humide. L’ensemble est proposé à 300 €.
La Metaspeed Ray dans la gamme ASICS
Dans la gamme METASPEED, chaque modèle cible un profil de foulée spécifique. La SKY s’adresse aux coureurs qui allongent, l’EDGE à ceux qui augmentent leur cadence. Sur le papier, la RAY propose une approche complémentaire, centrée sur la réduction du poids et une sensation de course plus directe.
Elle conserve la mousse FF LEAP™ et le drop de 5 mm, mais pousse la logique d’allègement à son maximum avec une tige encore plus minimaliste. Le but : supprimer toute matière superflue pour privilégier la réactivité et l’efficacité.
Elle ne vient pas remplacer les deux autres modèles, mais enrichir l’offre avec un comportement plus vif, potentiellement plus adapté à certains types de courses ou de profils.

Pour qui est la Metaspeed Ray ?
Toujours sur le papier, la METASPEED RAY vise les coureurs expérimentés, légers et dotés d’une foulée dynamique. Elle semble particulièrement indiquée pour les attaques avant-pied et les distances courtes à intermédiaires (10 km, semi-marathon).
Elle conviendra moins à ceux qui recherchent du confort longue distance ou un amorti plus sécurisant, et reste réservée à un usage spécifique : celui de la performance.
Sur le papier, la METASPEED RAY coche beaucoup de cases. Mais au-delà des chiffres, des matériaux et des promesses, reste à voir ce qu’elle vaut vraiment une fois enfilée et mise à l’épreuve. Place au test terrain.

Le test et l’avis de la ASICS Metaspeed Ray
J’ai (Thomas Piquart) testé cette Metaspeed essentiellement sur des entraînements intensifs sur route. On comprend tout de suite que cette paire est taillée pour la performance donc j’ai préféré la tester en conditions qui se rapprochent le plus possible des jours de courses, des allures élevées sur route.
- Pyramide : 1’2’3’4’3’2’1′ (allures entre 2’58min/km à 2’45min/km)
- Seuil 15min @3’13 + 12min @3’06
- Seuil 15min @3’07 + 12min @2’55
C’est d’ailleurs la paire qui va m’accompagner sur mon prochain 10km à Cholet en fin octobre.
Est-ce que la Metaspeed Ray est confortable ?
Note :
(9/10)
J’avais un peu peur sur ce paramètre. Un mesh très fin, une languette quasi inexistante, des lacets qui ressemblent à de la ficelle, bref pas ultra-rassuré dans un premier temps. Eh bien on peut dire que je me suis trompé sur toute la ligne. Le confort d’accueil est très bon. Évidemment on ne va pas être au même niveau qu’une paire taillée pour les footings ou le confort va être poussé à son paroxysme mais il est vraiment très bon pour une paire de compétition.
À chaque fois que j’ai utilisé cette paire, j’avais aux pieds les chaussettes runpack x BV Sport, un modèle technique et qui permet de bien protéger le pied lors de l’effort. Donc ça peut jouer sur mon ressenti très bon sur le paramètre du confort. Mais généralement lorsque vous utilisez une paire taillée pour la performance sur route, il est déconseillé de porter des chaussettes en coton classiques.
Le talon est un peu rembourré ce qui permet (pour ma part) de ne pas avoir d’échauffement au niveau du tendon d’Achille. Je vous conseille de bien positionner la languette avant votre sortie. Elle n’est vraiment pas rembourrée mais étonnamment je n’ai pas eu de douleur au niveau du coup de pied même avec un laçage appuyé. Le mesh est en tige Matryx est plutôt doux et se fait vite oublié pendant l’effort.
La Metaspeed Ray offre-t-elle un vrai gain de dynamisme ?
Note :
(9/10)
Dans cette Metaspeed Ray, on ne retrouve pas une plaque carbone classique comme sur les autres modèles de la marque. Ici, il s’agit d’une demi-plaque carbone placée à l’avant. Vous l’aurez compris, ce sont donc les coureurs ayant une attaque avant-pied qui profiteront pleinement de son dynamisme et de son retour d’énergie. Sur cette paire, j’ai l’impression que la mousse joue un rôle encore plus important que la plaque dans la restitution d’énergie. Elle est tellement rebondissante qu’on se sent littéralement projeté vers l’avant à chaque foulée. C’est vraiment une sensation différente de celle d’une Metaspeed classique.
Le rocker très prononcé permet de bien pousser sur la pointe des pieds à chaque foulée. Mes premières impressions avec cette paire étaient qu’avec un amorti aussi souple, il serait difficile de descendre sous les 20 km/h. Je me suis trompé, et à ma plus grande satisfaction : je me suis surpris à enchaîner des minutes bien en dessous des 3’00/km sans trop de difficulté.
La Metaspeed Ray a-t-elle un bon amorti ?
Note :
(10/10)
Que dire de l’amorti de cette Metaspeed Ray, si ce n’est qu’il est tout simplement incroyable. Il est à la fois très souple et très réactif. ASICS semble avoir trouvé le bon compromis avec cette nouvelle mousse FF Leap. Grâce à cet amorti vraiment moelleux, j’ai le sentiment que l’économie de course est décuplée, ce qui est particulièrement appréciable sur des distances allant du 10 km au semi-marathon.
Même sans double densité, on a clairement l’impression que l’arrière est plus souple que l’avant, ce qui en fait une paire idéale pour les coureurs médio-pied. Le déroulé est fluide et naturel. En revanche, si vous préférez les amortis plus fermes, je vous conseillerais évidemment de vous tourner vers un autre modèle, comme la Metaspeed Edge, si vous souhaitez rester chez ASICS.
Est-ce que le maintien du pied est bon malgré la légèreté ?
Note :
(8/10)
Qui dit ultra légère (132 g en taille 44) dit forcément mesh ultra fin, et donc un léger manque de maintien qui peut se ressentir dans les virages. Cette sensation est accentuée par la mousse très souple, qui amplifie les mouvements latéraux à chaque foulée dès qu’on sort de la ligne droite. Il faut aussi trouver le bon compromis au niveau du laçage : impossible de serrer trop fort au risque de blesser le cou-de-pied, surtout qu’il faut partir du principe qu’il n’y a quasiment pas de languette.
Je trouve également que cette Metaspeed Ray taille un peu grand (environ une demi-pointure de plus que les autres modèles), mais étonnamment, le pied reste bien en place et ne bouge pas dans la chaussure.
Est-ce que la semelle accroche bien ?
Note :
(8/10)
Comme toujours, il faut distinguer l’adhérence sur sol sec et sur sol humide. Sur cette fin d’été, j’ai surtout couru sur route sèche et aucun problème à signaler. Il y a même un bruit assez agressif, dû à la combinaison entre l’écrasement de la mousse et le raclement de la semelle ASICSGRIP sur l’asphalte.
En revanche, sur sol humide, il faut être plus vigilant. La semelle ASICSGRIP est bien présente, mais principalement à l’avant du pied. C’est logique puisque cette paire s’adresse avant tout à l’élite, qui court généralement avec une attaque avant-pied. Mais j’ai tout de même eu quelques glissades au niveau du talon, surtout quand la fatigue se fait sentir et que l’appui arrière se prononce davantage.
Verdict
En conclusion, on est clairement sur une pépite. Je pense n’avoir jamais couru avec une paire aussi performante (et j’ai pourtant un peu de bouteille). Son véritable point fort, c’est son incroyable économie de course. Grâce à l’amorti FF Leap, on a presque l’impression de ne pas avoir d’impact au sol, ce qui est particulièrement agréable. Je recommanderais cette paire du 10 km au marathon pour les coureurs en quête de performance, avec une attaque médio ou avant-pied, afin de profiter pleinement de tout ce que cette Metaspeed a à offrir. Il y a de grandes chances qu’elle m’accompagne sur mes prochaines courses sur route.

Évidemment, il faut nuancer ce constat : on est sur une paire à 300 €, avec une durée de vie réduite. Je pense qu’après environ 150 km, la chaussure commencera à perdre en performance. Les marques d’usure sur la mousse apparaissent d’ailleurs très rapidement.
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